A lire : le bouquin de Terre Vivante sur le sujet.
- Fosse septique, roseaux, bambous ?
Comment traiter ses eaux usées
Sandrine Cabrit-Leclerc
160 pages, 21€
Et notre dossier de demande dérogatoire qui a été accepté.
Ce système d’épuration s’inscrit dans un projet global d’habitat limitant au maximum les impacts sur l’environnement, tant au moment de sa construction, que pendant sa durée de fonctionnement.
Voir tous les détails sur le site www.lesnouals.blogspot.com
Nous avons visité plusieurs installations et participé à un chantier de construction d’un système similaire.
La phytoépuration permet de ne pas produire de boues, la commune de Bruniquel ne disposant pas de filière de traitement des matières de vidange.
Description et dimensionnement de la filière
Le sol est argilo-calcaire.
L’habitation est entièrement équipée de toilettes sèches, toilettes à litière bio-maîtrisée (TLB).
Les eaux pluviales sont récupérées dans une cuve.
La filière est dimensionnée pour 5 habitants.
Les eaux grises sont admises dans une buse intégrée au bassin de roseaux.
Elles sont relevées par une pompe immergée inox (type vortex) vers le centre du filtre (12,5 m2 soit 3 m sur 4.2 m, hauteur 1.2 m).
Cet ouvrage étanche est bâti en parpaings sur une dalle béton récupérant les eaux traitées. Il est garni de haut en bas : de 50 cm de sable 2/4 ; 20 cm de pouzzolane ; 30 cm de gravier 15/30 ; 20 cm de galets 50/150.
Le bassin est ouvert en aval, à sa base, sur la hauteur du dernier lit de galets, de façon à maximiser l’apport d’oxygène nécessaire aux bactéries aérobies.
Les eaux traitées s’écoulent en surface vers un massif de bambous de 20 m2.
L’épuration des eaux usées par filtres plantés de roseaux est une technique apparue dans les années 1980. Elle est développée en France depuis 1997 par la société SINT en collaboration avec le CEMAGREF.
Les roseaux sont plantés dans des massifs filtrants constitués de sables d’une granulométrie soigneusement choisie. Le massif filtrant est alimenté par bâchées : les eaux grises s’accumulent dans un réservoir en amont, puis un dispositif automatique (déversoir ou pompe) permet de déverser un important volume d’effluent de façon séquentielle.
L’effluent circule par percolation verticale à travers les lits de graviers. Cette première étape de pré-traitement permet de retenir les matières en suspension.
La deuxième étape, le traitement, se fait au niveau des racines des plantes. Les racines des roseaux abritent une quantité importante d’organismes (flore bactérienne, champignons, micro-organismes) qui se nourrit des effluents et dégrade la matière organique. On estime que les bactéries, dans cette zone privilégiée appelée rhizosphère, sont 10 à 20 000 fois plus nombreuses que dans un sol nu. Ils vont favoriser la minéralisation de l’azote et du phosphore, qui seront alors disponibles pour la plante.
Les roseaux ont également une action mécanique : avec le vent, ils cassent la croûte superficielle qui se forme à leurs pieds, ce qui permet de garantir la perméabilité du filtre en surface. Ils protégent les bactéries contre l’action des utra-violets.
Le massif de bambous intervient pour un traitement secondaire. Ils sont particulièrement efficaces pour l’épuration de l’azote et du phosphore. Le bambou a une croissance rapide : il atteint sa taille adulte au bout de 2 mois, puis il mûrit durant 4 ans. Quatre années durant lesquelles il joue son rôle épurateur avant d’être coupé et valorisé.
Entretien
Une fois par an en automne, il faut couper les roseaux. Cette opération appelée faucardage, permet d’apporter de l’oxygène aux bassins. Les bambous sont coupés à maturité.
Résultats
Les performances épuratoires de ce système sont jugées bonnes : niveau D4 (rendement de 98% sur la DBO et les MES). Un très bon rendement est obtenu sur les matières en suspension. La flore bactérienne développée eu niveau du système racinaire permet la dégradation de la matière organique.
On estime que les chaumes des bambous peuvent exporter 600 kg/ha d’azote et 250 kg/ha de phosphore.
Et un courrier d'engagement qui nous a été demandé.
Je, soussigné déclare vouloir mettre en place une filière d’assainissement non collectif non réglementaire pour traiter les eaux usées de mon habitation située à l’adresse : Les Nouals 82800 Bruniquel.
La filière proposée ne fait aujourd’hui l’objet d’aucune recommandation technique officiellement validée et n’est pas décrite dans les filières réglementaires. Par ailleurs, je n’ai pas déposé de demande de dérogation auprès de la préfecture pour obtenir une véritable autorisation réglementaire. J’engage donc ma seule et entière responsabilité quant à la mise en œuvre de cette filière, à son entretien, et en cas de problèmes engendrés, de quelle nature qu’ils soient.
Je m’engage à :
- mettre en œuvre la filière en respectant strictement les plans que je vous ai transmis dans mon dossier technique, à la maintenir en parfait état de fonctionnement, et à l’entretenir selon les modalités décrites dans mon dossier technique.
- installer un regard en sortie de la filière afin de permettre le prélèvement d’un échantillon représentatif de l’effluent traité, afin de l’analyser.
- permettre l’accès aux autorités sanitaires et/ou services territoriaux (SPANC), pour vérifier l’état et le bon fonctionnement de la filière et réaliser des prélèvements.
- faire analyser les effluents traités par un laboratoire agréé, à mes frais, en sortie de la filière, au minimum, 1 an et 2 ans après la mise en service de l’installation.
Si les résultats des analyses se révèlent être non-conformes vis à vis de la réglementation, je m’engage, dans les plus brefs délais, à prendre des dispositions pour améliorer l’efficacité de mon installation (modifications).
Je ferais analyser les effluents traités, au minimum, 1 an et 2 ans après la réalisation des modifications, à mes frais. Si les résultats des analyses se révèlent être encore non-conformes à la réglementation, malgré les modifications apportées, je m’engage, dans les plus brefs délais à remplacer ma filière par une filière réglementaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire